"Thanks, Pal!" était le titre de travail de Stormy Weather. Il faisait référence à tous les mots de remerciements émanant d'autres vedettes et que lit Bill Robinson durant tout le film. Arthur Knight estime dans son passionnant (mais complexe) ouvrage que dire ainsi merci à un Noir américain, à travers Bill Robinson, était une gageure eut égard à l'opinion générale de l'époque. Mais nous aborderons les aspects raciaux du film une prochaine fois.
Ted Koehler, auteur de la chanson Stormy Weather fut également co-scénariste du film (un bien piètre scénariste, d’ailleurs) en compagnie de Frederick J. Jackson, sur une histoire de Seymour B. Robinson adaptée par H.S. Kraft.
- Bill ROBINSON, a reçu un salaire de 4 000 $ par semaine de tournage.
- Lena HORNE, sous contrat avec la Fox, ne percevait que 200 $ par semaine (tournage ou pas).
Cab et Joe Louis à Détroit.
Lena, le beau-coeur et le boxeur
Méthode d'éclairage express.
Leon SHAMROY était de directeur de la photographie sur Stormy Weather. Très célèbre et adulé pour ses qualités artistiques (il est même l'un des rares à avoir son étoile à sur le Walf of Fame à Hollywood, et il a même remporté 4 Oscars), il avait pourtant un sacré tempérament. Guerre oblige, son salaire avait été revu à la baisse (la Fox étant toujours prompte à trouver les bonnes excuses dans ces cas-là), on le soupçonnait de passer plus de temps en dehors des studios qu'à travailler sur les plateaux. Le réalisateur Andrew STONE était agacé par Shamroy qui demandait une journée de travail pour éclairer un plateau. En réalité, Shamroy s'asseyait au soleil et lisait son journal, jusqu'à ce que son assistant vienne lui taper sur l'épaule. Il se radinait alors, désignant quelques projecteurs, sans dire un mot. Son assistant acquiesçait et Shamroy retournait lire. Et la scène se répètait ainsi plusieurs fois. Et Andrew Stone d'ajouter : "Tout se faisait dans le plus grand silence, pour renforcer l'effet dramatique. Un vrai cinéma !" Lorsqu'il eut besoin de tourner un samedi, Shamroy lui fit part de son irritation : il risquait de manquer son avion et ainsi le match de football de Stanford qu'il comptait aller voir. "Ecoute, lui dit Stone. Tu ne vas pas me lefaire, je sais comment ça se passe. Personne ne sera là aujourd'hui samedi. Je ne dirai rien à personne ; alors pourquoi est-ce que tu ne ferais pas les lumières en 10 minutes, comme ça tu prendrais ton avion illico ?" Et Stone de conclure : "Un quart d'heure après, la scène avait été éclairées et tournée. Et Shamroy en route pour son match !" Il faut dire que Shamroy résume toute sa philosophie en une phrase: "Dieu était un grand directeur photo. Il n'avait qu'une seule lampe."
Jaloux, jalouse.
A propos des Nicholas Brothers, leur intervention dans le film ne serait pas due à un trou dans leur emploi du temps comme je l'ai déjà expliqué, mais bel au bien au fait que la Fox craignait qu'ils soient incorporés dans l'armée. Finalement, et malgré sa spectaculaire performance, Harold fut décrété trop petit pour être engagé. En revanche, Fayard fut incoroporé et finit dans les cuisines de Fort Huachuca en Arizona !
Malcom X reconnaît dans son autobiographie avoir beaucoup aimé les numéros de danse de Stormy Weather. Il faut dire que c'était à l'époque où lui-même portait des zoot-suits.
Fayard Nicholas raconte que lors de la sortie du film à Hollywood, le projectionniste dut plus d'une fois faire face à l'enthousiasme des spectateurs... et rembobiner la dernière séquence pour la montrer encore et encore !
Publicité datée du 30 juillet 1943, quelques jours après la sortie du film :
"Vite, Mr. Skouras - Envoyez-nous un autre manager !"