Voilà bien une des petites perles que tout amateur de Cab se doit d'avoir dans sa collection. Ne serait-ce que pour sa pochette exceptionnelle : une caricature signée NORKIN d'une grande élégance représente Cab dans sa queue-de-pie blanche typique.
Le dos de la pochette est signé George AVAKIAN, célèbre producteur de disques de jazz. Et c'est Boris VIAN qui s'est chargé de la traduction. A sa lecture, on pourra même constater que Vian a nettement réaménagé à sa manière, tant il était fan de Cab Calloway. D'ailleurs, il est même stipulé "d'après George Avakian"...A noter, dans son interview de Cab réalisée en 1957 en Grande-Bretagne, le journaliste Steve VOCE écrivait à propos d'Avakian :
« Possédant tous les attributs d’un grand chanteur de jazz – une oreille parfaite, un phrasé et un timing superbes, et la capacité de faire swinguer un orchestre avec sa seule voix – la réhabilitation de Cab par des personnes telles que John Hammond ou George Avakian serait grandement souhaitable, afin de lui redonner la place qu’il mérite dans le jazz. »
Eh bien, c'est chose faite avec le texte que nous reproduisons ci-dessous :
"Le plus scénique de tous les chanteurs de jazz, Cab Calloway est aussi l'un des plus méconnus en France. Peu de d isques sont parus qui rendent justice à son talenet, et si un film comme Stormy Weather a éclaire une partie des amateurs, il n'en reste pas moins que les jeunes l'ignorent à peu près totalement.
Et comme ils ont tort !
Pourtant, il fut une époque où son nom venait en bonne place dans les discothèques des 'swing-fans'. On n'en voudra pour preuve que ces deux chansons qui le mentionnent : celle (je crois me rappeler que Misraki y a trempé) où venait dans le refrain l'énumération 'Armstrong, Duke Ellington, Cab Calloway' et cette autre (il me semble bien que Roger Pierre en est responsable), intitulée 'Surprise-party', un des succès d'Odette Laure, où on mettait sur le pick-up 'un excellent disque de Cab Calloway'... pendant que Gérard restait coincé dans l'ascenceur.
Et comme ils ont tort !
Comme il est depuis lontemps, devenu difficile de mettre sur son pick-up un excellent disque de Cab Calloway, nous avons cru bon de combler une lacune. Voici le premier d'une série qu'il ne tient qu'à vous de voir se prolonger (vous voilà forcés de prendre vos responsabilités, mes petits lapins verts !...).
Cab est né à Rochester dans l'Etat de New York en 1907. Il prit tout jeune des leçons de chant, fit partie du choeur de l'Eglise Méthodiste de Bethlehem et se destina à faire ses études de droit. Mais sa soeur, la chanteuse Blanche Calloway, lui obtint un rôle dans une production où elle passait en vedette, et voilà le droit fichu. Il habitait alors Chicago et passait son temps au Sunset Café où jouait Louis Armstrong. Quand on le lui permettait, Cab sautait sur scène et prenait un chorus. Lorsque Louis quitta pour être remplacé par les Alabamians, Cab devint naturellement chef. Il commença alors une carrière de musicien professionnel qui devait assez rapidement le mener au succès. De 1932 à la fin des années 40, Cab dirigea une formation qui jouait avec un swing maximum et mettait en valeur sa surprenante personnalité. Cab, spécialiste de l'argot dit 'jive', lançait la mode parmi les 'hipsters' avec ses complets aux vestes interminables, aux amples pantalons serrés du bas, ses noeuds papillons filiformes et ses feutres à grands bords et à coiffe plate qui devaient servir de modèle à tous les 'zazous' du monde entier. En passant, je crois qu'on peut dire que ce mot vient du refrain de Cab, 'Zah Zu Zah', créé du temps qu'on le considérait comme le roi des hipsters.
On peut noter aussi que Cab a une voix formidable, ce qui, après tout est de quelque utilié pour un chanteur..."
Cab est né à Rochester dans l'Etat de New York en 1907. Il prit tout jeune des leçons de chant, fit partie du choeur de l'Eglise Méthodiste de Bethlehem et se destina à faire ses études de droit. Mais sa soeur, la chanteuse Blanche Calloway, lui obtint un rôle dans une production où elle passait en vedette, et voilà le droit fichu. Il habitait alors Chicago et passait son temps au Sunset Café où jouait Louis Armstrong. Quand on le lui permettait, Cab sautait sur scène et prenait un chorus. Lorsque Louis quitta pour être remplacé par les Alabamians, Cab devint naturellement chef. Il commença alors une carrière de musicien professionnel qui devait assez rapidement le mener au succès. De 1932 à la fin des années 40, Cab dirigea une formation qui jouait avec un swing maximum et mettait en valeur sa surprenante personnalité. Cab, spécialiste de l'argot dit 'jive', lançait la mode parmi les 'hipsters' avec ses complets aux vestes interminables, aux amples pantalons serrés du bas, ses noeuds papillons filiformes et ses feutres à grands bords et à coiffe plate qui devaient servir de modèle à tous les 'zazous' du monde entier. En passant, je crois qu'on peut dire que ce mot vient du refrain de Cab, 'Zah Zu Zah', créé du temps qu'on le considérait comme le roi des hipsters.
On peut noter aussi que Cab a une voix formidable, ce qui, après tout est de quelque utilié pour un chanteur..."
Vous en avez lu beaucoup des notes de pochettes dans ce style-là ces dernières années ? Sacré Boris Vian, je ne suis pas certain qu'Avakian a reconnu son texte original. Mais ça n'est pas grave, n'est-ce pas mes petits lapins verts ?
Sur ce 45 tours, on peut tout de même écouter :
- Saint James Infirmary (24 juillet 1941)
- The Honeydripper (13 novembre 1945)
- The Jumpin' Jive (17 juillet 1939)
- The Ghost of Smoky Joe (28 mars 1939)
A noter : le même dessin de NORKIN avait été utilisé auparavant pour un 33 Tours paru chez EPIC (réédité en CD au Japon)
Retrouvez d'autres pochettes de 45 tours dans le diaporama "45 T/RPM".
