“PLANTATION DAYS” (1927): with a little help from Cab’sister

La revue Plantation Days est la toute première revue à laquelle Cab ait participé. On est en 1927 (ou 1925 selon les sources), et grâce à l’aide de sa sœur aînée Blanche, Cab va pouvoir participer à une partie de la tournée lors de son passage à Chicago. Un moment décisif qui mit le pied de Cab à l’étrier du show-business.

Plantation Days avait été créée en 1922, sur une musique du célèbre pianiste James P. JOHNSON qui en assurait également la direction musicale. Eubie Blake et Noble Sissle participèrent à quelques morceaux qui furent écartés dans les productions suivantes.
À l’époque déjà, les producteurs n’avaient pas beaucoup d’idées puisque Plantation Days s’inspire et capitalise sur le succès de… Plantation Revue (1922-1923).


Une première version en 1922

La version de 1922 tourna à New York et vers Pittsburgh, Detroit, Cleveland, Toledo et Chicago avant de revenir à Harlem. Là, les ennuis commencèrent puisque l’on reprocha à Plantation Days d’avoir « emprunté » plusieurs morceaux de la revue Shuffle Along (1921). Un tribunal jugea l’affaire suffisamment sérieuse pour exiger leur retrait de la revue Plantation Days. Et, au lieu de débuter en févier 1923, la revue ne leva le rideau qu’en avril au Lafayette Theatre, pour une semaine. Là, le Famous Syncopated Orchestra de Sam WOODING officia dans la fosse.

Les 35 personnes de la troupe partirent ensuite pour Londres. Là, la revue fut réduite à 12 minutes et intégrée dans The Rainbow (musique de George Gershwin). Des problèmes professionnels et carrément racistes mirent à la mal la mise en place de la production, les comédiens britanniques blancs s’entendant peu avec les Noirs américains. Le spectacle fut tout de même joué de la mi-avril au début juin 1923.

Au retour aux USA, la revue vit partir ses créateurs. Certains numéros étaient joués dans différents théâtres par les vedettes du spectacle, mais le gros de la troupe continua de jouer Plantation Days dans l’ouest des USA et au Canada. Ethel Waters rejoignit alors les artistes pour un engagement de deux semaines à Chicago, en août 1923. Mais le succès n’était plus là.


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Cab Calloway, certainement à l'époque de Plantation Days


Une deuxième chance en 1925


Pourtant, en 1925, la revue fut remontée avec Blanche CALLOWAY, la sœur aînée de Cab, et quelques membres de la troupe originelle : les Five Cracker Jacks, les Three Eddies.
 

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Lequel des 3 chanteurs Cab a-t-il remplacé ?...

Le concours de circonstances permit à Cab de remplacer au pied levé le premier ténor malade d’un groupe vocal de la troupe, alors qu’il vient de terminer sa dernière année de lycée.

A cette époque d’ailleurs, Cab mène un rythme d’enfer, entre clubs de jazz le soir, basket-ball dans la journée et petits boulots en tous genres. Aussi, lorsque sa sœur Blanche qui avait quitté le domicile familial cinq ans plus tôt revint en ville, Cab sauta sur l’occasion de s’incruster tant que faire se peut dans la troupe.
Pourtant, Blanche conseillait à Cab de ne pas entrer dans le monde du show-business, un milieu trop dur. Mais durant le séjour de la troupe à Baltimore, l’un des chanteurs du quartet vocal tomba malade…

La tournée emmena donc Cab vers Pittsburgh, Detroit, Columbus OH.
Malgré les conditions difficiles de voyage, d’hébergement dans des emplacements réservés aux Noirs, Cab fut littéralement enchanté par son expérience. D’autant plus qu’il trouva une compagne pour la route parmi les chorus girls.
La tournée s’acheva à Chicago par deux semaines de représentations et permit à Cab de cotoyer les plus grands Chicagoans du moment : Bix Beiderbecke, Eddie Condon, Pee Wee Russell, Mezz Mezzrow, Benny Goodman, Jimmy Noone…

Avec Plantation Days, Cab prit définitivement racine dans le monde de la scène.
Cab resta à Chicago et débuta une carrière de maître de cérémonie, de batteur-chanteur dans les petits groupes locaux, etc. Mais tout cela est une autre histoire...


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