“The Blues Brothers” (1980)

Voici le film qui a fait découvrir Cab Calloway à toute une génération de spectateurs (moi en l’occurrence) et qui a largement contribué à relancer sa carrière à l’approche de ses 80 ans !
On ne reviendra pas ou prou sur ce film épique tourné par John LANDIS et basé sur les personnages développés par John BELUSHI et Dan AYKROYD pour l’émission TV « Saturday Night Live ».

Le scénario tient en quelques lignes mais est surtout supporté par les stars du blues, du rhythm’n’blues et du jazz que les deux compères vont croiser pendant plus de 2 heures :
A sa sortie de prison, Jake Blues (joué par John Belushi) va rendre visite en compagnie de son frère Elwood (joué par Dan Aykroyd) à l’orphelinat de leur enfance. Tenu par des nonnes, il n’en est pas moins au bord de la ruine puisque le clergé lui a donné 11 jours pour payer ses impôts, sinon c’est la fermeture. Bien décidés à sauver le lieu qui les a vus grandir, Jake et Elwood décident de lever des fonds en rassemblant à nouveau leur groupe de blues pour un grand concert charitable. « En mission pour Dieu », ils vont à la fois retrouver tous les copains de la bande, croiser la route des plus grands artistes du genre (Ray Charles, James Brown, Aretha Franklin, John Lee Hooker, etc.) et se faire des ennemis partout !


Cab Calloway joue dans ce film le rôle de Curtis, le concierge de l’orphelinat. C’est lui qui leur a donné le goût du rythme et de la musique. Il les a même influencés sur leur tenue puisque les Blues Brothers s’habillent comme lui.

Le rôle de Cab Calloway n’a que quelques répliques mais connaît son apogée au moment du concert final lorsqu’il chante sa chanson-signature « Minnie The Moocher ». Il apparaît alors comme par magie dans sa tenue de scène blanche des années du Cotton Club.

Au risque d’empiéter sur l’indispensable site d’anecdotes rock, Crosstown Traffic, voici les « petites histoires » de ce grand film glanées deci-delà.

Pour voir la scène du film, cliquez sur l'image...

Tout d’abord, les séquences musicales ont été naturellement pré-enregistrées à Chicago en mars 1980. Mais tout commença mal entre Cab Calloway et John Landis. En effet, lorsqu’il vint pour enregistrer les voies, les pistes instrumentales étaient prêtes. Cab les écouta avec attention et dit tout de go : « C’est ce que je faisais il y a 50 ans. » Et cela ne lui plaisait absolument pas. Il venait d’enregistrer « Minnie The Moocher » en version disco (1976 – une note spéciale lui sera bientôt consacrée) et voulait rester sur ces arrangements. Polka, twist, rumba, cha-cha, Minnie était passée par tous les rythmes (et pas toujours les plus heureux !).
Cette initiative de John Landis (et de son directeur musical) mit Cab vraiment en colère. Il entra dans la cabine et fit une première prise que John Landis jugea mauvaise. « C’est médiocre, lui dit Landis. Tu es Cab Calloway et ça devrait être super. » Cab répond, furieux : « Super ? Désolé, mais tu ne m’avais pas dit ce que tu voulais ! » Il retourne en gueulant dans la cabine et enregistre une seconde prise. C’est évidemment celle que nous entendons dans le film. « Alors, c’était comment ? » demande Cab en sortant de la cabine. « C’était super ! » répond Landis. Cab, pour avoir le dernier mot, lui rétorque : « Tu dois me dire ce que tu veux ! » et partit en coup de vent sur ces mots.
On a vu mieux comme début de collaboration artistique…

Cab sur le tournage des Blues BrotherMais une fois sur le tournage, l’attitude de Cab changea complètement : il était parfaitement à l’aise et n’avait de cesse de raconter des anecdotes de la grande époque du jazz et tout s’est parfaitement passé avec les acteurs et surtout les musiciens, leur reconnaissant au passage beaucoup de qualités.
Il faut dire aussi que la scène de concert finale avec Cab Calloway fut l’une des plus difficiles en termes de logistique. Tournée au Palladium à Hollywood, elle montre quelques centaines de figurants qui furent recrutés par un message radiophonique. Le concert fut tourné en 4 jours et, afin de ne pas laisser retomber l’enthousiasme des figurants, Belushi et Aykroyd jouaient pendant les prises, la production organisait des jeux, etc.
Au moment où les « spectateurs » découvrirent Cab Calloway, c’était bel et bien un artiste d’une tout autre génération qui d’un coup allait les séduire. Ils répondirent en effet avec beaucoup de joie et de cœur aux relances de Cab : « Hi de Hi de Hi de Ho ! » et lui firent spontanément une standing ovation.

Question costumes, Cab utilisa 5 tenues différentes spécialement créées par Deborah Nadoolman (Belushi et Aykroyd en usèrent 30 !).

A noter, mais vraiment si vous insistez : Cab Calloway conduit dans ce film un corbillard qui est – selon les spécialistes – une Cadillac S&S « Flower Car » noire, fabriquée sur un châssis rallongé, exclusivement par la firme Hess & Eisenhardt.

DVD Blues Brothers
Le DVD « The Blues Brothers » est disponible dans une édition collector 25e anniversaire, nantie de bonus qui nous ont permis de rédiger cette note. « The Blue Brothers 2000 » tourné en 1998 est d’une facture nettement moi ns bonne, même si les numéros musicaux restent de haute tenue.



Le CD de la bande originale du film est disponible à peu près partout et à petit prix.


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